N° PA37000006 - Manufacture des Trois-Tours
Mis à jour le 16-05-2023
Adresse :
Paul-Bert (rue) 35
Coordonnées GPS :
Fiche officielle
Source :
recensement immeubles MH
Propriétaire :
propriété d'une société privée
Auteur :
Guérin (architecte)
Siècle :
2e moitié 19e siècle ; 1er quart 20e siècle
Date :
1999/12/02 : inscrit MH
Contact :
mediatheque.patrimoine@culture.gouv.fr
Détails :
Les bâtiments (cad. BZ 67) : inscription par arrêté du 2 décembre 1999
Historique :
"La manufacture, créée en 1829, fut établie en 1841 dans l'ancien relais de poste ""Au lion d'or"", dont l'adresse était au n°33 (puis 25) du quai de Saint-Symphorien. Ce bâtiment, à l'origine simple hôtel particulier, remonte en partie au 18e siècle. Fey et Martin, les fondateurs, réutilisèrent ce bâtiment pour le bureau de direction et les logements. L'aile en retour située à l'est et celle, plus basse, située à l'ouest à usage d'écurie puis transformée en atelier, sont l'une et l'autre postérieures. En effet, elles empiètent l'une et l'autre sur le décor de piles ornées de bossages en table qui ornait la façade sur cour. Le grand atelier du fond de la cour date très probablement de 1853, date à laquelle patrons et ouvriers tisseurs fêtèrent l'inauguration de l'agrandissement des ateliers. Cet édifice présente un long corps central flanqué de deux courtes ailes situées dans sa continuité. On remarquera que les moulures de l'extrémité ouest sont sensiblement plus larges et que le raccord de toiture est visible, ce qui laisse supposer que cette partie peut être postérieure au reste du grand atelier : elle renferme des ateliers coupés des autres par un mur de refend. En 1890, un nouvel atelier à structure métallique fut construit par l'architecte Guérin, de l'autre côté de la rue Losserand. Il sert aujourd'hui de remise. Enfin, en 1903, un dernier atelier appelé le Ciment, couvert de sheds, fut édifié à l'ouest de la cour, dans la dernière partie nouvellement acquise par les associés, qui acheva de fermer la cour centrale. La manufacture s'est développée avec l'invention de la mécanique Jacquard, adaptée aux vieux métiers à bras, qui permettait de fabriquer des étoffes de soie tissées en grande largeur (130 cm). Elle a également diversifié la production à des tissus imprimés à la planche. La modernisation provoquée par l'adoption de la mécanique Jacquard a entraîné une recomposition de la structure des fabriques de soieries : cette structure est passée d'un système d'ateliers familiaux à une concentration en grandes manufactures. Cela répondait à une volonté d'amélioration de la production et de la surveillance. Il devenait possible de regrouper les différents types de métiers à tisser afin de diversifier à la demande la production de tissus. La proximité de Tours par rapport à Paris permettait d'assurer des transports rapides vers la capitale par diligences, puis par chemin de fer. Aujourd'hui, la société suit en stock, édite ou réalise des reproductions d'étoffes tissées ou imprimées. Ses archives regroupent des milliers de références réalisées ou acquises par la société depuis sa création, couvrant une période allant du 17e siècle à 1930. L'outil de production, classé parmi les Monuments historiques, est quasiment artisanal et encore constitué de métiers à bras. La plus grande caractéristique présentée par la Manufacture des trois Tours est le fait que celle-ci ait conservé depuis sa création in situ en 1841 la plupart des bâtiments qui ont été construits par les propriétaires successifs. Cela éclaire la conception traditionnelle de l'architecture industrielle qui commençait par réoccuper des ensembles déjà existants (le bâtiment parallèle au quai) avant de concevoir un projet de construction fonctionnelle et centralisée (le grand atelier) , puis, le besoin d'extension se faisant sentir, finissait par adopter une structure et des matériaux modernes (atelier recouvert de sheds)."