Description :
"L’église Saint-Urbain de Courçay apparaît dès l’an 774 au temps de l’empereur Charlemagne, sous le nom de Curtiacus (du nom d’un ermite installé en ce lieu, Curtius) dans la charte de saint Martin. Courçay, ainsi que Truyes, avait déjà son église à l’époque mérovingienne (VIIIe siècle), mais sous la forme d’un édifice rectangulaire en gros appareillage, une abside semi-circulaire et un toit en charpente couvert soit de paille soit de joncs ; la cloche était suspendue à un portique près du chevet.
Il faut attendre le XIe siècle pour que la construction de l’église Saint-Urbain telle que nous la connaissons soit entreprise et le XIIe siècle pour qu’elle prenne la forme générale qu’elle a aujourd’hui.
Elle a d’abord été dédiée à saint Martin.
En effet dès le Moyen Âge, l’église et une partie du bourg relèvent de la collégiale Saint-Martin de Tours et sont le siège d’une prévôté.
Dédiée à saint Urbain à partir du XIIIe siècle probablement pour honorer le pape Urbain II de passage à Tours en l’honneur de saint Martin.
Les dernières réfections architecturales datent de 1533. L’église a été inscrite au titre des Monuments historiques par arrêtés du 26 mars 1927 et du 30 novembre 1944, classée par un arrêté du 21 juin 1937. Elle est comme toutes les églises construites avant 1905, propriété de la commune (à qui revient donc l’entretien de l’édifice), c’est un bâtiment public qui est mis à disposition du culte.
L’église Saint-Urbain est une pure église romane, où la sobriété et l’homogénéité de ce style prend tout son sens : ouvertures en plein cintre, qui ne permettent pas de grandes élévations, et abside en cul-de-four. Le clocher est la partie la plus ancienne de l’église, elle se présente comme une tour-clocher carrée évoquant un donjon : construction en blocage, à deux étages de fenêtres et couronnée d’une petite flèche octogonale à pans brisés ; le clocher est pourvu de contreforts d’angle et médians qui rappellent les donjons romans de la fin du XIe siècle et les deux étages à ouvertures sont en léger retrait, ce qui dénote une construction très calculée et raffinée. Même si des clochers du même type se trouvent dans les communes voisines, à Esvres, à Veigné, c’est un exemple unique de clocher si bien achevé en pierre, de forme rectangulaire à la base et tronconique à huit pans jusqu’au sommet de la flèche avec ces rendorts. Le chevet aussi est particulièrement remarquable : sa corniche périmétrique est ornée de motifs végétaux et de têtes sculptées, simples ou doubles, délicates et expressives ; celles-ci, fait rare, ne relèvent pas d’épisodes de l’histoire sacrée mais sont des figurations profanes. La nef a été modifiée au XVe siècle.
La grande cuve baptismale avec piscine date du XIIe siècle, le Christ polychrome en chêne et la statue de la Vierge à l’Enfant sont du XIVe siècle, la cloche du XVIe siècle.
Les vitraux ont été refaits au XIXe siècle et au XXe siècle :
• Des vitraux de style classique sur la partie « coteau » et réalisés par le maître verrier Lobin, représentent des scènes liturgiques
• Le vitrail de la nef est d’essence plus récente (milieu du XXe siècle). Il est l’œuvre de Van Guy (Yvan Guyet), maître verrier à Tours.
La crue de 1770 ravage tous les villages de l’Indre. Courçay, Truyes et Cormery, à cause de l’étranglement accentué de la vallée qui accentue la montée brutale des eaux, sont particulièrement touchés. Après un été extrêmement pluvieux qui avait gorgé les sols, 30 heures de pluie ininterrompue les 25 et 26 novembre, l’apport brutal de l’Indrois, et dans la nuit du 26 au 27 déferle un véritable raz-de-marée. À Courçay, l’eau monte à 3 pieds dans l’église et la vague dévastatrice poursuit sa route vers Cormery, Truyes, Esvres, Montbazon, jusqu’à Azay-le-Rideau, pour s’étaler enfin à Bréhémont. À Courçay, les repères de crues apposés cette année 2010 permettent de se rendre compte de la cote de la rivière, près de 3 m au-dessus de la chaussée du pont actuel.
Le chemin de croix a une histoire : en 1860, pour remercier le village de Courcay, acquis au régime impérial, qui l’avait félicité de la naissance de son fils le prince Eugène, Napoléon III offrit au village le chemin de croix que l’on voit encore aujourd’hui ; Michel Pontillon, maire de 1977 à 1995, l’a fait restaurer en 1984 avec le concours de Michel Dupuy, peintre et, à l’époque, habitant de la commune dans le hameau de Geay."
Trajet :
Centre du bourg à proximité de la rivière, l'Indre