Description Longue :
Construite vers 1120, l’église primitive fut rebâtie et agrandie au XIIIe siècle mais le porche fut conservé. Celui-ci fut très tôt reconnu comme le plus beau de Touraine avec celui de LOCHES (J.J. Bourassé - La Touraine 1851) et fut classé au titre des monuments historiques dès 1908. Son originalité réside dans l’abondance et la variété des décors ainsi que dans la diversité des influences. A l’intérieur, dans la partie nord de l’édicule on peut découvrir, gravé sur un quartier de pierre, un graffiti authentifié du XVe, relatant la mort de Charles le Téméraire. Dans l’église d’architecture gothique, on notera la sobriété et l’équilibre des formes ainsi que la qualité du matériau : ce tuffeau blanc de Touraine au grain si fin. On remarquera enfin le bénitier du XIIe siècle classé au titre des monuments historiques depuis 1965. Les vitraux datant de 1875 ont été restaurés et remis en place par M. VAN GUY, en 2002. L’ÉNIGME DU PORCHE... Le narthex qui fait toute l’originalité de l’église d’Avon les Roches accueillait les pénitents dans la chrétienté primitive. Notre église est un des monuments religieux les plus remarquables de Touraine par son porche du XIIe siècle avec ses arcades en plein cintre, ses colonnettes à chapiteaux historiés. Ses archivoltes sculptées au dessus des voussoirs s’agrémentent de palmes et statuettes représentant les apôtres, motifs décoratifs d’époque que l’on retrouve sur quelques autres édifices tourangeaux. Mais le porche d’Avon attire touristes et aussi historiens par une inscription unique gravée à l’intérieur en écriture gothique, qui en fait son authenticité du XVe siècle relatant la mort de Charles le Téméraire Duc de Bourgogne. Longtemps ce graffiti posa trois problèmes : déchiffrage exact du texte, sa date, son auteur… Les deux premiers furent résolus avec opiniâtreté par l’historien de la vallée de l’Indre, Monsieur J. Maurice en 1949. Le texte : « L’AN MYL IIIICLXXVI DEVANT NANCY DEDANS LORRENE FUT TUE LE DUC DE BORGOIGNE LA VIGILE DE LA TYPHOINE ». Orthographe d’époque, vigile désignant en latin le jour qui précède une fête religieuse et Typhoine désignant sous plusieurs orthographes pendant tout le Moyen Age la fête des Rois, donc il s’agit bien du 5 janvier, veille de l’épiphanie. La date : à l’époque de l’événement, l’année débutait à Pâques, le calendrier actuel avec le départ en janvier est postérieur de près d’un siècle, donc pour nous actuellement en 1477 et à l’époque 1476. Reste l’interrogation, « est-ce l’un des soldats du Téméraire, prisonnier à Chinon, (on dit bien que d’aucuns originaires de Dijon fabriquèrent de la moutarde du nom de Chinon), est-ce un fidèle du Roi René de Loraine qui possédait aussi l’Anjou tout proche, est-ce un desservant du Roi ou de l’église ? L’écrit est simple, sans signe de reconnaissance, relatant simplement le fait.